Toshikoshi Soba et l’arrivée du Nouvel An au Japon, et à Aso!

Bonjour à tous,

 

Ça y est, c’est la saison! La saison des fêtes de fin d’année!

Au Japon, très peu de Noël même si l’on en croise les décorations, et vous l’imaginez, encore moins de Hanukkah, Yule, ou autre fêtes de l’hiver. Mais en contrepartie, nous voilà noyés dans les fêtes de Bōnenkai: terme qui se traduit littéralement par “fêtes de l’oubli de l’année”. Chaque année en effet, l’on s’applique à refermer l’année qui se termine par une fête mémorable pour oublier l’année qui vient de passer.

Les Bōnenkai se font en famille, entre amis, entre collègues, très souvent, et certains étudiants en profitent aussi pour remettre le couvert une dernière fois avant la fin de l’année… Pour ensuite redémarrer encore mieux en janvier prochain la nouvelle année avec des fêtes de Nouvel An! Ouf, malgré le froid, la vie continue.

Et pour bien marquer la fin de cette année, on termine souvent, le 31, sur un léger repas de nouilles de sarrasin; les Soba. Poussant agréablement dans le froid de la caldera, alimentées par les sources abondantes, cette plante représente la robustesse et ses nouilles délicates sont, une fois encore, le symbole de la facilité à digérer cette année qui se referme! La tradition date de l’ère Edo (1603-1867), ce qui lui donne un bon petit poids et fait remonter l’histoire des nouilles Soba à même plus longtemps que ça.

 

Petits oignons, Wasabi et radis Daikon rapé, et une très grosse portion de soba.

 

Nouilles de sarrasin froides, condiments et sauce aux noix.

 

Je saisis donc l’occasion pour vous parler de cette céréale magique qui pousse amplement dans la caldera. Certains Français du pays de la galette seront sûrement mieux placés pour vous explique le comment du pourquoi du sarrasin, néanmoins, voici ce que la légende en dit au Japon:

Il parait qu’il s’agit d’une céréale très ancienne, datant de l’ère Jōmon (13000 – 400 av. J.-C.), des traces de pollen de sarrasin, anciennes de 10000 ans ayant été trouvées dans la province de Shimane au Japon. Consommée telle quelle, ce n’est que plus tard qu’elle commença à être consommée sous forme de pate, de boulette, puis enfin en fines nouilles.

Il existe encore énormément de restaurants traditionnels de soba au Japon, mais aujourd’hui nous allons nous restaurer chez Ubuan, le restaurant de soba par excellence à Aso.

 

 

Fabriquées à la main, les nouilles sont servies chaudes ou froides, c’est selon. La saison et le client définissent l’utilisation. Chaudes, en soupe, les soba s’accompagnent d’oeufs ou d’algues, de plantes des montagnes, de tempura (beignet de légumes et crevettes).

 

 

 

En présentation froide, c’est une sauce légère à base de poisson ou de soja qui mène la danse. On y ajoute petits oignons, wasabi ou encore du radis Daikon rapé, cela ajoute du piquant. Certains soba-ya, restaurant de nouilles, servent des sauces au sésame, ou aux noix. Il y a parfois même d’autres préparations comme des omelettes roulées, des Tsukemono, saumures japonaises ou encore des alcools forts (aussi à base de sarrasin) en accompagnement. 

 

Tsukemono, saumures japonaises; Takana, feuille de moutarde, Daikon, radis piquant, et Chorogi, Crosne du Japon, délicieux assemblage de goûts.

 

Attention à ne pas se tromper entre le thé et la sauce pour les nouilles!

 

Rien n’est perdu avec les soba, on termine le repas en ajoutant l’eau de cuisson des nouilles, très concentrée en apports nutritionnels, à la sauce restante. Une soupe pour nous réchauffer avant de reprendre notre route:

 

Soba-yu, eau de cuisson et soupe.

 

Céramique, fonte, les attributs de la table sont un régal.

 

Ces quelques images le prouvent; il s’agit d’une vraie fête pour nos yeux, et si mon témoignage vaut quelque chose; pour notre palais aussi!

Voilà de quoi terminer notre année en beauté et en bonté, rassasiés et heureux.

 

À l’année prochaine, à Aso, pour de nouvelles aventures!

Nathalie

 

 

 

Bonus pour les lecteurs assidus: Il existe, derrière le magasin Ubuan une source d’eau potable. Une très courte balade digestive qui en vaut la peine, pour qui peut en trouver l’entrée.

 

 Un petit ponton mène à l’arrière du restaurant.

 

 

 L’eau est sacrée, un petit sanctuaire surplombe la source.

 

 

Ciel bleu et cyprès d’Aso.

 

 

À l’année prochaine, Ubuan.

 

 

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